Avec Tham, on est allés voir "Le Scaphandre et le Papillon".
Mon avis personnel : Les premières minutes sont assez relou à suivre, le procédé fait très "court métrage", et du coup, j'ai pas pu rentrer dans le film aussitôt.
Dès que cet effet s'arrête, j'ai eu l'impression que le film allait vraiment commencer.
Le synopsis : Jean Dominique Bauby, rédacteur en chef de "Elle", a un AVC et se réveille d'un coma de trois semaines.
Il est loin d'en sortir indemne, et le film part donc de ce point.
S'en suivent des flashbacks et le déroulement de sa vie, entre hôpital (où il est emprisonné dans son "scaphandre") et rêves ou pensées (ses "papillons").
Contrairement à ce que j'ai pu lire des critiques sur allociné, je n'ai pas trouvé que le film tirait sur le pathos, au contraire, et notamment grâce au cynisme de Jean Dominique (joué par Mathieu Amalric), qui, loin de s'apitoyer sur son sort (ou du moins, quand il le fait, il nous le dit clairement), porte un regard très objectif sur sa situation.
Pour le côté mise en scène, le fait que le film soit filmé de façon subjective (c'est-à-dire, on est placés au même niveau que le regard de Jean Dominique), a un effet d'identification important, qui montre le côté dramatique de sa situation sans l'expliciter par des paroles d'autres personnages ou autres trucs cul-cul-la-praline qu'on aurait pu trouver.
Si certaines critiques (toujours d'allocine) conseillent le film parce que "ça peut arriver à n'importe qui, on sait jamais, et il faut se rendre compte qu'être handicapé, c'est pas cool", je le conseillerai pas pour ça.
C'est évidemment explicite quand on fait un film sur un tel sujet.
Mais au delà de ça, on trouve un ptit bout de vie, touchant, émouvant, des acteurs vraiment bons, pas d'effets spéciaux à la mords-moi-l'noeud, pas de trucs extraordinaires, mais juste une tranche de vie. Une vie qui est pas celle de n'importe qui, du fait du "status" de Jean Dominique, mais qui en fin de compte, est la vie de n'importe qui, avec ses souvenirs, ses espoirs, son entourage.
J'ai pas trouvé que c'était un film d'auteur chiant, hautement intellectuel, dont on sort en se posant plein de questions philosophiques ou métaphysiques ; c'est juste un film sans prétention particulière, qui prend aux tripes (et qui fait chialer), qui montre et raconte, et qui nous ramène aussi à nos propres démons, et à nos erreurs.